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9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 16:37
Personne n’y croit vraiment et c’est dubitatif que nous mettons en marche avant lentement vers Londres . Voiles et le moins de moteur possible, le vieux moulin peut il encore nous tirer de là ?
Nous suivons les méandres de plus en plus industrialisés. Les bords de la Tamise ne sont qu’une longue zone industrielle, terminaux de ferries,  grues, chemin de bande, trémies de sable, pipe-lines se succèdent.
Vers 14 heures succès : Devant nous défilent les nouveaux quartiers de l’East End : Des immeubles en forme de fusées, la soucoupe du dôme du Millénium, et puis enfin majestueux après un dernier détour,  une énorme pâtisserie nous bouche l’horizon.  Tower Bridge. Nous sommes enfin arrivés au cœur de la cité. Il ne reste plus qu’à attendre l’ouverture de l’écluse pour rentrer à l’abri de la marina. Les vedettes de tourisme nous frôlent. Nous nous sentons bien fiers d’être simplement là.
A 17 heures, je suis enfin soulagé de l’angoisse qui me serrait le ventre et qui m’a conduit à décourager Barbara de nous rejoindre. Une panne supplémentaire et des rendez-vous à tenir, cela eut été trop de complications
 Le Lorelei est amarré à Sainte Catherine Marina.  Dans ce décor d’anciens docks réaménagés  ceints désormais d’immeubles de luxe et d’un super pub, que hélas, l’age d’Anna nous interdira de fréquenter. Les amarres à peine tournées fuite générale de l ‘équipage en bus n° 15 vers le cœur de Londres.
Le bus rouge s’est l’entrée dans la carte postale, la joie simple de faire partie du cliché. Le receveur pakistanais comprend à peine nos questions et en réponse fait cracher à son appareil des mètres de tickets rose et rouge. Trafalgar square, Picadilly, le quartier chinois Soho, belle promenade si ce n’était la fringale de Jean  qui a les crocs nerveux.
Manger, manger, manger, la migraine et la colère le gagne. Le guide du routard montre ses faiblesses et les adresses qu’il recommande sont des gargotes ou ne servent pas à manger.
Un restaurant chinois nous sauvera de la zizanie et croc nerveux retrouve un peu de sérénité.
*Crocs nerveux après deux heures de recherches infructueuses d’un restaurant mentionné dans le guide du routard et consulté avec une extrême lenteur par le capitaine*
Ensuite enchantements : Les excentriques défilent. Nous avons l’impression d’être au cirque. Voici un martien  tout maquillé de vert au costume d’argent qui paisiblement fait ses courses, ou encore des quinquagénaires qui circulent en pom pom girls sans que nous en comprenions exactement la raison, voilà les jongleurs de Covent Garden, et voilà encore les adeptes de Krishna et leurs mélopées sautillantes. Ils traversent la foule en souriant d’un bonheur sucré comme une pâtisserie orientale. On se marre.

Dimanche 17 août
 En bon français, recherche de pain, avec un maigre et coûteux succès. Puis départ vers le palais de la reine où nous souhaitons assister à la relève de la garde. Foule immense devant le palais et, dans un coin, un petit écriteau «  Pas de relève aujourd’hui ». Tant pis pour la reine allons voir la reine des horloges  Big Ben, puis  en route pour la résidence du Premier ministre Downing street. Anna veut réaliser un reportage photographique pour illustrer son cahier d’anglais. On ne saurait hésiter à soutenir une telle initiative..
 Enfin Pique-nique dans le cloître de l’abbaye de Westmister. Sur les murs nos regards accrochent les plaques mortuaires. Les bienheureux abbés, hommes d’église et pasteurs, bienfaiteurs, nobles, sont là  emmurés à hauteur des yeux ou sous nos pieds. Des anglais et des touristes passent devant leur stèle avec un gobelet en carton de café ou un sandwiche à la main. Leur présence éternelle donne un soupçon de distinction et d’humour à l’ambiance feutrée du cloître. La porte de la cathédrale s’entre ouvre par moment. Ce n’est pas le jour des visites, mais il y a comme un concert, ou une chorale en répétition. Des ecclésiastiques et des nonnes passent en habit noir et gris et chaque ouverture de porte amène murmures et chuchotements. Le grand mystère de la foi est derrière le battant mais nous n’irons pas.
L’après midi Jean visite les musées  Tate et  la National Galerie. Anna et moi  passons l’après midi à la tour de Londres .  Le but :  les salles de torture, et les bijoux de la couronne.
 Regardez et admirez depuis le tapis roulant ! Toute cette quincaillerie de luxe me laisse plutôt froid. Juste choqué de la soumission des peuples de l’inde qui font tailler pour leur dominateur anglais les plus gros diamants du monde. Ces femmes reines aux traits plutôt lourds avec toute cette verroterie  sur la tête obtenue par les armes, la peur et le sang de la conquête, c’est un peu obscène et terriblement vulgaire.    Dans la salle d’exposition voisine quelques machines pour donner la question, et une précision sur un grand panneau : «  Les Anglais n’ont jamais inscrit la torture dans leurs lois, si on a torturé ici une petite centaine de personnes au grand maximum c’est essentiellement parce qu’ils étaient très très coupables de meurtres et autres horreurs »
Le goût morbide et macabre des exposants nous permet néanmoins de nous faire une idée très précise de quelques machines affreuses à délier les membres ou courber l ‘échine. Mais nous avons la certitude qu’ils étaient très très coupables . Cela nous réconforte un peu alors que nous sortons de la salle en foulant  la pelouse où l’on nous indique qu’Henri VIII fit des décapiter ses deux femmes adultères. L’endroit est vraiment chargé de souvenirs charmants.
Henri, semble le vrai héros de cette tour de Londres. Un bâtiment entier lui est consacré. On peut y voir une armure de tournoi avec une grosse excroissance pour protéger sa bite de la lance ennemie. Henri a eu huit femmes pas question de négliger la protection des moindres recoins de son anatomie.
 

Lundi 18 Aout.
Enfin, à l’heure prévue, la relève de la garde. Dans la foule, nous nous  amusons comme tout le monde, de ce cérémonial d’un autre age.  Nous sommes parqués sur les trottoirs devant le château et ses grilles. Deux policières à cheval contiennent les badauds, qui voudraient occuper tout l’espace, avec une infinie patience et des "please, please" sans cesse renouvelés. Tout cela pour voir quelques soldats  aussi raides que nos jouets d’enfants faire le tour de la fontaine et s’éloigner, mécaniques rouges noires et or, sur l’avenue.
Puis Jean nous emmène à Picadilly dans un extraordinaire magasin de thé. Nous déjeunons dans un restaurant repéré la veille et en route pour le british Muséum. Le pillage d’antiquités grecques et romaines est aussi impressionnant qu’au Louvre. Les sensuelles statues me rappellent ma déception en Grèce. Aucune  femme ne leur ressemblait vraiment. Les empereurs sauf Adrien ont des visages sévères et constipés
Nous rentrons fourbus au bateau.

Mardi 19.
 
Retour vers la France,
Le moteur défaille à l’instant où nous sortons de l’écluse. Nous lançons un bout, et un hollandais nous mène jusqu’à une bouée d’attente. Je descends réamorcer la machine. Elle repart au bout d’une demi-heure .
Deux heures plus tard, nouvelle panne. Le circuit de gasoil se désamorce sans que j’en voie la cause. Deux heures de recherche  sans succès. Nous décidons de continuer sous voile, le vent est portant, et doit durer quelques jours. Je regarde avec angoisse passer les abris possibles, mais il vaut mieux cette fois mettre cap sur Dunkerque et chercher un mécano français.  Dans l’après midi  nous hissons le spi pour lutter contre le courant montant. A la tombée de la nuit nous  sommes sortis de la Tamise et de son embouchure, cap vers la France pour la première traversée de nuit de Jean François.
Les cargos passent, parfois très prêts. Pendant mon quart je dois même du virer de bord pour éviter l’un d’eux. Les essais avec le moteur ont presque épuisé les batteries, je n’allume les feux de route qu’en cas de risque de collision. Angoisse, angoisse, la mer dans ces conditions ne fait pas vraiment plaisir. Au milieu de la nuit le feu de Dunkerque nous guide .
Mercredi 20 Aout
Au petit matin, avec un vent très léger nous manœuvrons à la voile dans le port. Le ponton est dégagé et la manœuvre simple . Nous n’avons navigué que 24 heures depuis l’écluse de Londres, et retrouvés les conditions des marins d’antan. Ce fut au moins une satisfaction. Il faut maintenant régler les ennuis mécaniques.
Le mécano n’était pas disponible pour une visite à bord, je lui confiais mon injecteur à vérifier.
Nous rentrons à Lille.
Le samedi suivant toujours sans moteur je  regagnais seul Gravelines pour remettre le bateau à sa place et éviter les frais de port . Lutte contre le temps, les courants et les vents contraires. Jusqu’à la dernière minutes, à couple d’un vieux gréement, cette croisière aura été compliquée.
Un mois plus tard, malgré une réparation le moteur s’avérera aussi peu fiable.

    
   
Personne n’y croit vraiment et c’est dubitatif que nous mettons en marche avant lentement vers Londres . Voiles et le moins de moteur possible, le vieux moulin peut il encore nous tirer de là ?
Nous suivons les méandres de plus en plus industrialisés. Les bords de la Tamise ne sont qu’une longue zone industrielle, terminaux de ferries,  grues, chemin de bande, trémies de sable, pipe-lines se succèdent.
Vers 14 heures succès : Devant nous défilent les nouveaux quartiers de l’East End : Des immeubles en forme de fusées, la soucoupe du dôme du Millénium, et puis enfin majestueux après un dernier détour,  une énorme pâtisserie nous bouche l’horizon.  Tower Bridge. Nous sommes enfin arrivés au cœur de la cité. Il ne reste plus qu’à attendre l’ouverture de l’écluse pour rentrer à l’abri de la marina. Les vedettes de tourisme nous frôlent. Nous nous sentons bien fiers d’être simplement là.
A 17 heures, je suis enfin soulagé de l’angoisse qui me serrait le ventre et qui m’a conduit à décourager Barbara de nous rejoindre. Une panne supplémentaire et des rendez-vous à tenir, cela eut été trop de complications
 Le Lorelei est amarré à Sainte Catherine Marina.  Dans ce décor d’anciens docks réaménagés  ceints désormais d’immeubles de luxe et d’un super pub, que hélas, l’age d’Anna nous interdira de fréquenter. Les amarres à peine tournées fuite générale de l ‘équipage en bus n° 15 vers le cœur de Londres.
Le bus rouge s’est l’entrée dans la carte postale, la joie simple de faire partie du cliché. Le receveur pakistanais comprend à peine nos questions et en réponse fait cracher à son appareil des mètres de tickets rose et rouge. Trafalgar square, Picadilly, le quartier chinois Soho, belle promenade si ce n’était la fringale de Jean  qui a les crocs nerveux.
Manger, manger, manger, la migraine et la colère le gagne. Le guide du routard montre ses faiblesses et les adresses qu’il recommande sont des gargotes ou ne servent pas à manger.
Un restaurant chinois nous sauvera de la zizanie et croc nerveux retrouve un peu de sérénité.
*Crocs nerveux après deux heures de recherches infructueuses d’un restaurant mentionné dans le guide du routard et consulté avec une extrême lenteur par le capitaine*
Ensuite enchantements : Les excentriques défilent. Nous avons l’impression d’être au cirque. Voici un martien  tout maquillé de vert au costume d’argent qui paisiblement fait ses courses, ou encore des quinquagénaires qui circulent en pom pom girls sans que nous en comprenions exactement la raison, voilà les jongleurs de Covent Garden, et voilà encore les adeptes de Krishna et leurs mélopées sautillantes. Ils traversent la foule en souriant d’un bonheur sucré comme une pâtisserie orientale. On se marre.

Dimanche 17 août
 En bon français, recherche de pain, avec un maigre et coûteux succès. Puis départ vers le palais de la reine où nous souhaitons assister à la relève de la garde. Foule immense devant le palais et, dans un coin, un petit écriteau «  Pas de relève aujourd’hui ». Tant pis pour la reine allons voir la reine des horloges  Big Ben, puis  en route pour la résidence du Premier ministre Downing street. Anna veut réaliser un reportage photographique pour illustrer son cahier d’anglais. On ne saurait hésiter à soutenir une telle initiative..
 Enfin Pique-nique dans le cloître de l’abbaye de Westmister. Sur les murs nos regards accrochent les plaques mortuaires. Les bienheureux abbés, hommes d’église et pasteurs, bienfaiteurs, nobles, sont là  emmurés à hauteur des yeux ou sous nos pieds. Des anglais et des touristes passent devant leur stèle avec un gobelet en carton de café ou un sandwiche à la main. Leur présence éternelle donne un soupçon de distinction et d’humour à l’ambiance feutrée du cloître. La porte de la cathédrale s’entre ouvre par moment. Ce n’est pas le jour des visites, mais il y a comme un concert, ou une chorale en répétition. Des ecclésiastiques et des nonnes passent en habit noir et gris et chaque ouverture de porte amène murmures et chuchotements. Le grand mystère de la foi est derrière le battant mais nous n’irons pas.
L’après midi Jean visite les musées  Tate et  la National Galerie. Anna et moi  passons l’après midi à la tour de Londres .  Le but :  les salles de torture, et les bijoux de la couronne.
 Regardez et admirez depuis le tapis roulant ! Toute cette quincaillerie de luxe me laisse plutôt froid. Juste choqué de la soumission des peuples de l’inde qui font tailler pour leur dominateur anglais les plus gros diamants du monde. Ces femmes reines aux traits plutôt lourds avec toute cette verroterie  sur la tête obtenue par les armes, la peur et le sang de la conquête, c’est un peu obscène et terriblement vulgaire.    Dans la salle d’exposition voisine quelques machines pour donner la question, et une précision sur un grand panneau : «  Les Anglais n’ont jamais inscrit la torture dans leurs lois, si on a torturé ici une petite centaine de personnes au grand maximum c’est essentiellement parce qu’ils étaient très très coupables de meurtres et autres horreurs »
Le goût morbide et macabre des exposants nous permet néanmoins de nous faire une idée très précise de quelques machines affreuses à délier les membres ou courber l ‘échine. Mais nous avons la certitude qu’ils étaient très très coupables . Cela nous réconforte un peu alors que nous sortons de la salle en foulant  la pelouse où l’on nous indique qu’Henri VIII fit des décapiter ses deux femmes adultères. L’endroit est vraiment chargé de souvenirs charmants.
Henri, semble le vrai héros de cette tour de Londres. Un bâtiment entier lui est consacré. On peut y voir une armure de tournoi avec une grosse excroissance pour protéger sa bite de la lance ennemie. Henri a eu huit femmes pas question de négliger la protection des moindres recoins de son anatomie.
 

Lundi 18 Aout.
Enfin, à l’heure prévue, la relève de la garde. Dans la foule, nous nous  amusons comme tout le monde, de ce cérémonial d’un autre age.  Nous sommes parqués sur les trottoirs devant le château et ses grilles. Deux policières à cheval contiennent les badauds, qui voudraient occuper tout l’espace, avec une infinie patience et des "please, please" sans cesse renouvelés. Tout cela pour voir quelques soldats  aussi raides que nos jouets d’enfants faire le tour de la fontaine et s’éloigner, mécaniques rouges noires et or, sur l’avenue.
Puis Jean nous emmène à Picadilly dans un extraordinaire magasin de thé. Nous déjeunons dans un restaurant repéré la veille et en route pour le british Muséum. Le pillage d’antiquités grecques et romaines est aussi impressionnant qu’au Louvre. Les sensuelles statues me rappellent ma déception en Grèce. Aucune  femme ne leur ressemblait vraiment. Les empereurs sauf Adrien ont des visages sévères et constipés
Nous rentrons fourbus au bateau.

Mardi 19.
 
Retour vers la France,
Le moteur défaille à l’instant où nous sortons de l’écluse. Nous lançons un bout, et un hollandais nous mène jusqu’à une bouée d’attente. Je descends réamorcer la machine. Elle repart au bout d’une demi-heure .
Deux heures plus tard, nouvelle panne. Le circuit de gasoil se désamorce sans que j’en voie la cause. Deux heures de recherche  sans succès. Nous décidons de continuer sous voile, le vent est portant, et doit durer quelques jours. Je regarde avec angoisse passer les abris possibles, mais il vaut mieux cette fois mettre cap sur Dunkerque et chercher un mécano français.  Dans l’après midi  nous hissons le spi pour lutter contre le courant montant. A la tombée de la nuit nous  sommes sortis de la Tamise et de son embouchure, cap vers la France pour la première traversée de nuit de Jean François.
Les cargos passent, parfois très prêts. Pendant mon quart je dois même du virer de bord pour éviter l’un d’eux. Les essais avec le moteur ont presque épuisé les batteries, je n’allume les feux de route qu’en cas de risque de collision. Angoisse, angoisse, la mer dans ces conditions ne fait pas vraiment plaisir. Au milieu de la nuit le feu de Dunkerque nous guide .
Mercredi 20 Aout
Au petit matin, avec un vent très léger nous manœuvrons à la voile dans le port. Le ponton est dégagé et la manœuvre simple . Nous n’avons navigué que 24 heures depuis l’écluse de Londres, et retrouvés les conditions des marins d’antan. Ce fut au moins une satisfaction. Il faut maintenant régler les ennuis mécaniques.
Le mécano n’était pas disponible pour une visite à bord, je lui confiais mon injecteur à vérifier.
Nous rentrons à Lille.
Le samedi suivant toujours sans moteur je  regagnais seul Gravelines pour remettre le bateau à sa place et éviter les frais de port . Lutte contre le temps, les courants et les vents contraires. Jusqu’à la dernière minutes, à couple d’un vieux gréement, cette croisière aura été compliquée.
Un mois plus tard, malgré une réparation le moteur s’avérera aussi peu fiable.

    
   
 
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