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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 21:49

 

JOURNAL DE BORD CROISIERE 2013

 

 

 

 

samedi 27 juillet

 

Arrivée de Barbara et de pierre à Crotone après un vol de Charleroi à Lamezia. Le bus attrapé au vol au sortir de l'aéroport traverse une calabre où seuls semblent prospérer les supermarchés et les petites fabriques de meubles....

le reste : Des carcasses d'usines, des zones industrielles désertées à louer. Des campagnes desséchées.

Nous retrouvons Piotr qui s'est démené depuis deux jours pour préparer le bateau. Il a assuré la mise à l'eau, après l'hivernage . Il a passé deux jours sous la coque à peindre et repeindre.

Quand nous le rejoignons il s' est amarré devant l'étrave d'un gigantesque remorqueur dans le port industriel. Nous poursuivons les préparatifs dans une forte chaleur et installons le nouveau frigidaire.

Le soir Piotr qui a fait un repérage pendant ces quarante huit heures nous emmène dans un extraordinaire restaurant sous les voutes du vieux Crotone. Les antipasti défilent et chaque plat est une surprise, une explosion sudiste dans le palais. Poulpes comme ci, poulpe comme cela Gamberini farcies, spicce, insalata di mare. Les spaghetti al pesto nous serviront de dessert. Les voisins nous aident à traduire cette carte fabuleuse. Errance nocturne dans le vieux Crotone pour raccompagner Barbara à sa pension. Prudente elle veut s'assurer une nuit de sommeil avant l'endurance maritime,l'inconfort et la promiscuité. Il fait frais, la promenade est possible ; en route nous croisons un groupe de calabrais. Un accordéon, une guitare un chanteurs et les voisins qui les accompagnent . Petite sérénade improvisée et chant au pied de l'immeuble. C'est une surprise un peu magique. Nous nous arrêtons nous écoutons, un peu à distance car nous avons peur de déranger. Le touriste se sent toujours un peu voyeur.

 

Dimanche 28 juillet.

Nous nous ravitaillons au marché Paysans de Crotone quelque part au pied des HLM à la périphérie de la ville. Les contadini proposent tomates, charcuterie, et mozzarella et fromages et fruits Un des vendeurs de Mozzarella de Buffalo est attendu comme une sorte de Messie. Lorsqu'il déballe ses petites boules blanches voilà que la population s'affole. On se presse, on se double, on s'engueule devant l'oeil apaisant et un moqueur des paysans producteurs qui en on vu d'autres.Après les injures, les resquilleurs repartiront sous les moqueries. La bataille de la Mozzarella se termine sans victime. Tout le monde a été satisfait. Nous faisons également une prodigieuse provision de basilique frais, et piotr dévalise le rayon spoumante d'un épicier qui depuis la veille avait été sommé de tenir la marchandise au frais. On complète les préparatifs par des litres d'eau minérale, enfin nous réquisitionnons un taxi maussade pour porter le tout au bateau. Une fois ces ultimes

préparatifs achevés nous appareillons pour le nord. Une brise molle nous porte vers Circa marina. Pour ne pas trop cuire dans le port car l'après midi se termine juste et que le thermomètre dépasse déjà les trente degrés nous mouillons devant une plage médiocre au débouché d'un fleuve asséché.

La puissance ou la nuisance sonore des italien se rappelle à nous. Seul à l'ancre devant la plage nous constituons une cible pour jets ski qui virent autour du voilier. Un duo bruyant toujours constitué d'un pilote aux lunettes réfléchissantes auquel s'accroche une passagère qui le tient fermement enlacé. Pour compléter ce flirt vrombissant la sono du bar de la plage déverse sur le large des flots de rengaines à la mode.

Vers huit heures quand la chaleur relâche son étreinte amarrage au ponton de la Léga navale.

Promenade en front de mer dans une station balnéaire très populaire. Des marchands ambulants vendent à la lueur de lampions et de néons milles babioles chinoises aux couleurs éclatantes.

Des enfant sautent sur des trampolines, des mamas dont les décolletés frôlent l'explosion sous la pression conjointe de l'été  et des exigences de la passagiato.

Dîner

Barbara échappe de peu à la grande cale que Piotr souhaite lui infliger. Madonna ! Elle cuit les spaghettis dans l'eau froide !!! Barbara prétexte la distraction et je savoure le mensonge car je sais qu'elle procède toujours ainsi. Mais l ce n'est plus le mari qui lui en fait reproche mais un quasi romain expert en saveurs italiennes.

La tête déconfite de Piotr est touchante, il découpe avec amour les tomates et le basilique pour compenser l'horreur d'une telle cuisson.

Il se consolera en buvant deux fois plus de Spoumante que Barbara qui n'en abuse pas vraiment.

 

Lundi 29 juillet.

Circa Marina

 

Levé aux aurores pour suivre le rythme italien. Mais Voilà , la clim a du changer les habitudes car ici comme ailleurs les magasins n'ouvrent plus avant neuf heures. Et je fais une promenade dans une une petite station totalement endormie.

Commande et installation d'une nouvelle batterie pour être certain de démarrer le moteur et répondre aux angoisses du capitaine.

Départ vers dix heure pour la longue traversée du golf d'Otrante. Au moteur car le vent est très faible.

En route visite excitante de dauphins qui viennent plusieurs fois nager à l'étrave. Nous n'osons pas plonger avec eux, Piotr évoque des cas d'attaque de dauphins sur l'homme.

Nous n'aurons pas d'images filmées car Piotr a un nouveau téléphone dont le fonctionnement, sans doute pensé par un finlandais très futé échappe à ce polonais pourtant lui aussi très futé.

Une petite brise se lève, vais je réussir à convaincre l'équipage somnolent de tenter un peu de voile .

Les négociations portent leur fruit.

Le vent s'établit et nous poursuivons à la voile. Le spi tire doucement le bateau. Le reste e la traversée se fera donc sans bruit.

Le feux de Santa Maria Leuca nous guide tranquillement vers le port. Dans la nuit soudain, un rugissement de moteur se rapproche. Aucun feu juste le bruit qui augmente sans cesse et déchire la nuit. Puis soudain surgit sur notre arrière vaguement éclairé par notre feu de poupe une silhouette pointue, « ces cigares » conçus pour les courses en mer utilisés aussi pour le trafic de drogue ou la contrebande en tout genre. Il tourne autour de nous et nous éclaire enfin. J'ai un instant craint des pirates, mais je suis rassuré dans le halo de leur projecteur je lis guardia di finanzia . C'est la douane, qui se distrait. Piotr rigole de mes craintes,  « quels pirates seraient assez fou pour s 'attaquer à ton petit bateau ? »

Des voix dans la nuit et ces questions qui reviennent depuis des siècles entre les voyageurs et les détenteurs d'une quelconque autorité . Qui êtes vous ? combien êtes vous ? où allez vous ?

 

Ces renseignements pris les douaniers poursuivent leur route ; la colère de leur moteur les accompagne encore longtemps alors que la nuit les engloutit.

A santa maria di Leuca, de l'autre côté du golf d'Otrante de nouveaux rugissements mais d'un ordre différent. Il est près de deux heures du matin et une sono plantée sur la plage anime un soirée de fête. Des tubes des années 80 poussés par des enceintes surpuissantes et les commentaire d'un dj peu inspiré envahissent la baie.

C'est votre nuit !!! vous n'oublierez jamais cette nuit !!! Comme nous n'avons pas envie de partager avec lui ce souvenir impérissable et que ce boucan rend tout espoir de sommeil illusoire nous renonçons au mouillage et nous nous glissons dans le port un peu à l'abri du surexcité. J'aurai bien bu un mojhito mais pas avec lui et il est deux heures du matin.

Même à cette heure tardive un ormégiatore vient prendre nos amarres. Signe annonciateur d'une inévitable facture.

 

Mardi 30

 

Enchantement

Santa maria di Leuca est surprenantes, partout en front de mer des palais du 19 siècle , des fantaisies variées, style mauresque, villa palladiènnes, ou ioniennes . La création architecturale a commencé au 18 siècle et s'est épanouit au 19° . La richesse de la région aidant grâce à l'huile d'olive cela donne un caractère très exceptionnel à cette station balnéaire.

Dès le matin repérage des différents cafés.

Piotr grippé passe une grande partie de la journée dans un hôtel climatisé dont il se réjouit de relever la moyenne d'age.

C'est une journée promenades, baignades et repos bien que nous souffrions de la chaleur .

 

 

Mercredi les prévisions météo musclées annonce un vent de force cinq à six rafales à sept de nord. Voilà qui nous incite à une excursion, voire un pèlerinage en bus vers LE PLAT DE SPAGHETTI AL FRUTTE DI MARE que Piotr a dégusté voici deux ans dans un petit restaurant au bout de la ligne 105. Il est convenu que nous feront halte à la grotta verde. On veut voir des grottes ! Comme je refuse d'aller les voir dans une mer agitée et de face nous prendrons la route.

 


 

Le bus cahotant au milieu des oliviers et des jolies stations balnéaires, nous dépose au milieu d'un parking surchauffé. Un petit chemin descend , c'est là . Au milieu des mammas, et des bambins apeurés nous nageons sous la voûte de la grotte verde. Piotr qui pour se simplifier la vie ne porte plus de slip doit simplement patienter un peu pour se glisser dans l'ombre de la grotte et gagner nu le plan d'eau.

Même histoire pour sortir. Une grande pratique lui permet de sortir sans se faire arrêter pour exhibitionnisme. Le temps passe et l'appel des spaghettis al frutte di mare est toujours aussi pressant, en route.

Vaine tentative de stop pendant deux heures nous prenons du retard. Piotr négocie au téléphone avec le restaurant une fermeture plus tardive de la cuisine.

Le vent souffle, la réception est mauvaise. il s'accroupit entre deux voitures et hurle ooui, vers quatre heures, trois personnes !!!! frutte di mare. Mais au moment décisif un vendeur de glace ambulant passe en voiture. Son haut parleur couvre les tentatives de réservation. Au bout du fil le restaurateur a du entendre, quelque chose comme : gelatti al limone, cioccolato, la meglio d'italia.

Faute de voitures italiennes nous reprenons le bus dont le chauffeur hilare et moqueur nous salue à nouveau . La route nous amène à une station thermale, là aussi dominée et sublimée par un palais mauresque rococo pur 19 °.

Nouvelle attente, dans une chaleur cette fois accablante et nouveau bus pour porto Badisco.

Déception le restaurant où Piotr a tenté de réserver n'est pas celui qu'il souhaitait.

Sa cantine préférée fait face à la route. Il s'y installe enfin et déguste triomphant ses spaghettis avec un demi litre de blanc que nous partageons avant la baignades dans de jolies criques rocheuses mais surpeuplée.

 

Retour par le bus du soir vers santa Maria de Leuca.

 

1 aout Traversée du détroit d'Otrante

La météo semble plus douce départ vers la première des îles ioniennes.

Passé le phare on découvre de l'eau dans les fonds. je goute elle est douce ou pas trop salée.

Inspection faite, il s'agit de la vache qui fuit encore. Bain de pied, mais sans gravité.

Une météo italienne hachée annonce un coup de vent de force huit. La zone concernée est incertaine car la réception est détestable. Les cartes internet consultée le matin sont plus rassurantes alors on continue et je ravale mes angoisses. Le but est Nisos Orthoni.

Force quatre au près. Tout va bien . Croisons notre première tortue qui drague un gros déchets en plastiques rouge.

Arrivée vers 20 heures avec le coup de vent du nord qui se lève juste quand nous contournons la pointe sud de l'île. Ouf juste à temps. Nous mouillons devant une petite plage dans le jour tombant.

Le vent souffle toute la nuit avec force, mais l'ancre tient bon et je dois dire que je dors fort fort bien .

Au matin plongeon dans une eau fraîche et visite de ce petit village côtier. Six tavernes et une pension « des songes ». Départ avec une halte prévue Erikoussa. Encore plus petite. Une plage et quatre ou cinq maisons. Un petit débarcardère. Et pas grand grand chose d'autre.

Arrivée le soir à Corfou , mouillage sous la citadelle côté sud. Une boîte de nuit inonde la baie de beat techno. Insupportable.

 

Samedi 3 aout .

Piotr nous quitte pour rejoindre Martine qui joue depuis une semaine les pénélope à Itaque. Nous contournons la pointe de la citadelle et trouvons une petite place au port de Mandrika , juste au pied de la citadelle, cadre charmant et chaleur écrasante.

 

Lessive et lavage et bricolage pour moi.

En bricolant je commets une erreur énorme. Par distraction, je remplis le réservoir de diesel avec le tuyau d'eau. Je passe l'après midi entière à purger le circuit de gasoil, à démonter et nettoyer le réservoir dans le coffre.

Angoisse la croisière est elle foutue ?

Vers dix huit heures et des litres de gasoil plus tard le moteur retourne.

Le soir pour sauver la journée pénible nous dînons au restaurant du yacht club.

Soirée très romantique au bord de l'eau. Notre fille nous manque.

 

Dimanche 4 Aout

 

Lever très tôt et visite de la vielle ville avant l'arrivée des touristes et l'ouverture des boutiques de marchands. Rues désertes, ambiance italienne et un peu bastiaise, de superbes monuments massifs, des rues à colonnades ou des ruelles. J'assiste au premier service de la journée dans une église orthodoxe. Chargée, icône, un laic psalmodie dans une langue douce la liturgie du jour. Un soupçon d'éternité et de tradition alors que dehors déjà les premiers marchands ouvrent leurs échoppes.

 

Le soleil se lève déjà au dessus des montagnes d'Albanie et je me réfugie sur un rocher aménagé en petite plage public en face de la citadelle. Des vieilles grecques se baignent au petit matin leur chapeaux de paille sur la tête . A contre jour leur têtes se confondent avec les bouées délimitant la baignade. Mais des bouées d'où montent la douce musique de leur conversation . Elles flottent et papotent aux pied des murailles. Sur elles veille sculpté dans un marbre blanc le lion de Venise.

 

Vers dix heures nous accueillons Laurence qui arrive de paris pour une semaine.

Nous délaissons le port pour une baignade pour l'île d'en face .

Mouillage dans une petite crique des beat techno venu de corfou nous conduisent à changer de côté de l'île . Deuxième mouillage plus tranquille à côté d'un enclos où nage deux phoques attraction des

touristes . Nous leur rendons visite . Ce soir nous retournons au port pour visiter la ville à la fraîche.

 

Promenade dans les vieilles rues, achat de chaussures et de paréo.

Puis dîner sur une placette dans un petit restaurant tenu par une famille grecque .Le père âgé apporte les cartes, la femme rabat les clients vers les tables , et le mari sert des plats grecs que l'on peut découvrir en cuisine. Service sympa et copieux .

 

Cinq aout

courses en ville et départ tardif vers le petit port de Petriti au sud de corfou.

Arrivée dans la soirée . Amarrage entre des bateaux français aux équipages très serviables et une flotille de location pleine de bateau anglais. Le voyage en groupe est très tendance

La fête le soir nous bercera de rythmes grecs mais aussi de tubes anglo saxon.

 

6 aout départ pour naxos, le mouillage très charmant de Lakka. Peu d'espace dans le village , les tavernes occupent tout l'espace

Nous nous laissons tenter par des glaces et des cafés froids une fois la nuit venue.

 

 

 

Mercredi sept aout

Nous délaissons le mouillage pour une crique, le long de la côte et paressons , vers quatre heures excursion à Gaia dans la chaleur écrasante. Barbara menace d'implosion et un café froid offert d'urgence par Laurence dans un café ombragé et aéré lui remonte le moral

Si la situation du port est très belle dans un petit fiord animé par les incessants va et viens des vedettes de promenade, le tout touristique nous fait fuir.

Brêve descente de la cote dans une brise agonisante jusque la crique de Mongonisi . Nous y retrouvons la flotille britannique et ses soirées dansantes.

 

Jeudi Huit Aout

 

Mongonisi toujours Le moteur refuse de démarrer. Le diagnostic est double . Contact du démarreur en panne ou batterie à Plat. L'aubergiste du coin qui gère aussi le petit quai nous amène à terre et nous mettons les batteries en charge dans l'espoir de voir la panne se résoudre.

Nous échafaudons les plans de sauvetage.

Demander la citoyenneté greques, détourner une centrale électrique, gagner par la mer une marina

avec des mécaniciens compétents. Nautos nautique ayant décliné notre demande d'aide.

Pour le moment cela charge, nous sommes à quai dans une très jolie baie et l'on peut se baigner comme on veut .. Donc pas de panique.

 

 

 

Vendredi 9 aout .

Toujours en panne, malgré les interventions étincelantes de yanis qui fait jaillir du démarreur

des gerbes de feu . Rien ne se passe .

Un mécano nous est promis pour samedi . Laurence et Barbara lisent à l'ombre des oliviers, les pieds dans l'eau.
La petite baie est très calme et nous paressons sans pouvoir faire grand chose.

Les informations obtenue en france sont mauvaises. Un tableau électrique de rechange mettrait deux jour à arriver. Il me faut gagner Préveza et ses chantiers navals.

 

Soirées danses grecques pour les équipages des flotilles que nous voyons arriver et repartir sur de beaux bateaux de location qui marchent.

Réflexions comment vendre celui ci.

Le soir nous dînons chez pan et theo la taverne qui gère un peu le port ou profite du port pour vendre du courant à un prix ami.

Les vivres viennent à manquer. Le magasin est loin et Barbara refuse de faire le chameau.

 

 

 

Samedi dix aout

Départ de Laurence qui prend un taxi au restaurant, puis un bateau pour Corfou et demain un avion pour Paris. Regrets de la voir partir, c'était si doux avec elle, son humour fait beaucoup pour affronter des ennuis. Elle tient à Barbara une agréable compagnie. Elle nous touche par sa vérité et sa gentillesse

Son séjour fut l'occasion d'évocation si nostalgique et douloureuse de Jean et de Papa. Nous entrons dans l'âge des souvenirs douloureux.

 

J'écris depuis la cabine et le bruit des moteurs et des ordres qui se succèdent autour moi pour les départs est douloureux à entendre .Bien des langues se croisent hollandais, anglais,français aussi.

Dans une chaise

Sans oublier les italiens, ici plus discrets que chez eux.

Le soir nous irons en stop faire quelques courses à gaios. La petite ville très touristique nous fait meilleurs impression qu'au premier abord . Diner sur le port, puis bataille pour récupérer un des rares taxis pour rejoindre notre mouillage

 

Dimanche 11 aout

Nous bricolons mollement. Mais on se laisse vivre . Pour maintenir un peu d'activité je ne néglige pas le bain et la natation du matin dans la crique.

 

Lundi 12

On se reprend . Réparation du ventilateur du moteur (soudure et tout et tout) de l'annexe qui fuit , le moral remonte un peu.

 

Mardi 13 aout c'est le jour j et on attends Pedro le mécano comme un sauveur qui sait se faire désirer Le matin on recolle le taud à la colle néoprène avec de vieux bout de voile

Vers une heure l'électricien revient avec le tableau à moitié réparé, la réparation ne suffit pas à relancer le moteur . Démontage du lanceur. Nettoyage en fin d'après midi Il tourne à nouveau.

 

Mercredi 14

Deux heures trente nous avons de la visite. Après une écoute attentive dans les équipets des froissements de paquet et autres cliquetis le doute n'est plus permis. Ce n'est pas la conversations des anglais voisins mais un rat qui grignotent nos provisions.

Chasse à l'intrus . Je braque une lampe, soulève les coffres et découvre une tranche de pain dans le foc n° 1

La veille reprend , silence, angoisse de Barbara qui chuchote, vingt minutes passent et voilà à nouveau le tintement des verres le cliquetis d'une fourchette, j'allume la lampe, je distingue alors une petite tête pointue qui émerge d'entre les verres , je l'éclaire. J'éclaire le rat. il se sauve, j'ai juste le temps de le voir reprendre en funambule averti les amarres vers le quai . Il est dehors.

Mercredi 14 aout 10 heures, nous mettons en route vers Lefkas le moteur démarre .

Nous voilà reparti. Nous longeons anti Paxos et ses belles falaises de craie, ses collines de pins et d'olivier . Pas un souffle .

La brume de chaleur envahit l'horizon. Il faut surveiller car le parcours est fréquenté. Nous nous sommes bien reposé dans cette petite baie.

Les traversée sont courtes et dans le milieu de l'après midi, le vent de nord se lève timidement, puis plus franchement. Le spi est de sortie, il nous tire jusqu'à l'entrée du petit chenal qui mène à la ville de lefkas. Difficile de le distinguer tant il se confond avec la plage. Les bouées du chenal sont parfois inexistantes , nous progressons avec prudence, cela rappelle un peu les croisières anglaises avec de petits passages. Le coup de sirène annonce la levée du pont pour atteindre la ville et le port. Lefkas est animée . Nous choisissons le confort de la marina, l'eau et l'électricité à volonté et le calme à l'abri de la route et des Taverna. Nous sommes gentiment accueillis par un marin qui nous guide à notre place. L'accueil est professionnel.

Quelques courses, décevantes tant le supermarché est achalandé pour les touristes.

Produits internationaux sans saveur.

Le soir Barbara trouve la force malgré la chaleur de nous cuisiner des spaghetti aux gambas sans doute originaires de la baie d'halong....

Nous partageons la dernière bouteille de prosecco avec nos voisins italiens.Courte conversations.

La femme regrette un peu sa maison de vacances familiale en Sicile.

Le petit pietro sans doute dix ans a le menton tout entouré de pansements qui lui remontent jusqu'au haut du crâne. Il s'est éclaté le menton en chutant dans le cockpit .

Trop de chaleur, trop de prosecco je m 'éffondre sur ma couchette alors que Barbara déçue voulait parler de philosophie.

Le paiement du port auprès d'une employée aussi jolie que juste aimable nous fait regretter l'absence de chaleur et de convivialité dans les contacts avec les grecs. La crise, peut être et certainement notre incapacité à saisir quoi que ce qoit dans leur langue. Mais nous croyons remarquer une certaine lassitude voire une indifférence marquée pour les touristes pour ceux dont le métier est de faire commerce avec eux .

Ne pas oublier que Dimitri nous a pris en stop, que la boulangère offre des pâtisseries pour nos beaux yeux, que le marchand de légumes et le shipschandler ont ouvert rien que pour nous .

 

 

15 Aout

Nous sommes malgré la chaleur très actifs.

Visite de cette ville curieuse, où la tôle ondulée peintes de couleur pastel ou vive habille des mur de bois. Les suites selon les guides du tremblement de terre de 1953 qui détruisit la ville presque entièrement. Les étages furent ainsi reconstruit , les fondations restant le plus souvent de pierre. Un saut au musée archéologique pour découvrir les travaux de Dörpfeld  .L'archéologue allemand fouilla l'île au début du siècle, passionné par les récits d'homère il conclu que Lefkas était la seule véritable Ithaque. Théorie qu'il fut seul à defendre et dont la polémique dure encore un peu ; Dorpfeld mit à jour une citée qu'il supposa tout de suite être royale . Mais à Ithaque l'île voisine on ne se laissera pas si facilement déposséder d'un héros tel qu'Ulysse gros pourvoyeurs de touristes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est le quinze Aout, fête nationale et religieuse. Nous assistons à la communion du rite orthodoxe dans une petite chapelle pleine à craquer de grecs et de grecques endimanchés qui discutent le bout de gras avant de récupérer le pain bénit par les popes. Dans un coins de la petite chapelle le cœur des hommes reprend les chants liturgiques. Une foi pratiquée dans un esprit de fête et de simplicité, assez proches des croyants. Les églises semblent d'ailleurs beaucoup plus fréquentées qu'en France et l'on entend dès six heures résonner les chants liturgiques dans les petites chapelles omni présentes dans les villes.

Depuis quelques jours Barbara a entrepris la rénovation des couleurs et bois du bateau . Retouches de peintures sur la coque, lazure pour le bois des coffres

Nous espérons retrouver quelques mains courantes en teck pour remplacer des bois fendus par le soleil.

Notre destination du jour est vlitho ou vitho à quelques milles au sud est . Nous reprenons l'étroit chenal qui dragué entre deux lagunes. Terre et mer se confondent . De vague perches et quelques bouées signalent le passage parfois très étroit.

Le vent est absent et nous ferons ces quelques milles presque entièrement au moteur .

Après Nidri un centre très touristique où les voiliers et les chantiers navals sont très nombreux. Ils assurent curieusement publicité au vu du nombre d'épaves qui rouillent ou dépassent des flots à demi submergé sur leur berges s'ouvre ensuitela baie très fermé de Vitho . Beaucoup plus calme,De nombreux voilier sont ici à l'ancre et certains semblent désertés.

 

Nous passons une nuit à l'ancre très tranquille. Au crépuscule nous mouillons des lignes de pêche et ne parvenons pas à remonter le seul visiteur qui a croché. Il frémit gigote anime la ligne frappe l'eau de sa queue et disparaît emportant nos espoirs et le dîner. Comme nous ne l'avons pas vu il restera dans nos souvenirs comme énorme.

 

16 Aout Vlitho

Grosse activité de rénovation le matin alors qu'un vent puissant souffle sur la baie.

Après avoir hésité à nous baigner dans l'eau trouble (ici les fonds sont de vase ) nous bricolons . Pendant que je tiens ce journal de bord Barbara fait des retouche de peinture sur la coque. J'ai vite fait d'être embauché, et tout les trois mots me voilà déplaçant l'annexe le long du bord.

 

Rinçant les pinceaux. Elle me fait penser à ces marins militaires qui repeignent les coques aux escales....

Nous partons dans l'après midi alors que le vent s'est apaisé pour Lefkimi , petites île proche dont les guides vantent l'authenticité et la beauté des mouillages. Le vent revient léger et nous rentrons très vite dans la baie de Port Vathi. En passant devant Skorpios nous remarquons le nombre de bateaux au mouillage devant les plages de l'île de la famille d'Onassis.

Il y a certainement de la vanité dans cette station. Oui Monsieur : « J'ai posé mon ancre sur l'île d'Onassis ! » Comme si un peu de sable et d'algues grattés par la chaîne d'ancre pouvait accrocher au glorieux capitaine un peu de la célébrité du propriétaire de l'île. Des vedettes de tourisme font le tour de « La plage où jackie Kennedy Onassis aimait venir se baigner » Avoir une île privée et le faire savoir est le meilleur moyen d'en tuer la tranquillité.

Le soir dans la petite baie de port Vathi nous constaterons d'autres dégats du cette fois à l'instant grégaire des milliardaires. La petite ville encore charmante est en train de basculer dans le jet set.

Des yachts démesurés barre la vue de la baie et du port . Sur leur salon de pont dans de profond canapé les propriétaires et leurs invités paraissent s'ennuyer . Scène répétée chaque été dans toutes ces marinas qui accueillent les grandes fortunes. Autour de cette nonchalance affichée face aux badaud qui défilent sur le quai, s'affaire en uniforme un équipage d'homme armés de chiffon et de radio Vhf qui frottent sans fin les coursives, les ponts, les chromes et ceux du soir au matin .

Le phénomène Marina, tue les petits port par cette uniformité des comportements qu'elles provoquent.

Vathi n'a pas encore basculé entièrement et sur le quais assise sur leur chaises, sous la tonnelle deux petites vieilles conversent de jardin à jardin. Il reste des maisons particulières, il n'y a qu'un bar à musique, les autres restaurants sont plus discrets . Sans le savoir, elles font de la résistance. Mais port Vathi va perdre son âme en été pour devenir un nouveau « spot » pour parader.

Devant cet étalage où richesse extrême, luxe et ennuie se mélangent comment ne pas penser à Scot Fidzgerald et ses descriptions de milliardaires américains.

 

Le Tourisme est une découverte et un meutre à la fois. Découverte de l'autre ou plus exactement de son cadre de vie et meurtre de l'hospitalité naturelle remplacée par un rapport intéressé

Nous nous sommes amarrés au ponton qui prolonge la terrasse d'un restaurant . Je ne sais quel impair nous avons commis, mais l'accueil est cette fois franchement désagréable .

Au bar on semble nous servir à regret et les amabilités réservées aux clients des flotilles de voilier anglais.

Nous dinerons à bord, et c'est la grande erreur, si tu t'amarres tu dois passer par la case restaurant.

Le mouillage lui est gratuit. Nous supposons que le restaurateur n'a pas le droit de les faire payer.

 

17 Aout

Nous délaissons port vathi et choisissons d'aller à Céphalonie. En route, en explorant une des très jolies baies qui forme de charmant mouillage nous dépannons un bateau à moteur . Nous les remorquerons jusqu'au port et repartirons pour de nouvelles îles tout fier de notre générosité. Je me souviens de cette phrase de Bob ancien mécano d'un remorqueur de la Tamise penché à Gravesend sur mon moteur récalcitrant. Je vais t'aider car quand moi j'aurai besoin d'aide j'aimerai aussi trouver quelqu'un.

Quand nous ressortons de la baie de Port vathi le vent est tombé, nous longeons Méganisi dans un calme presque complet.

Puis la brise se lève très fraiche, force cinq la mer mousse à nouveau, mais je suis inquiet, la lumière ne me plait pas, je décide d'abréger et comme nous sommes devant Ithaque nous décidons d'aller à port Friques. Un tout petit endroit au fond d'une baie au nord d'Ithaque. Quatre tavernes. Le mouillage dans le port avec l'ancre, les rafales de traverses n'est pas simple. Il impressionne Barbara qui se fait mal à la main en posant l'ancre. Elle a eu peur et se remet par une sieste de ses émotions.

Pour comme souvent un petit coup au moral se soigne à table, le soir restaurant chez Pénélope. Cuisine grasse et lourde qui impose une promenade nocturne. Sur le quai une grande maison un est à vendre. Le propriétaire a mis un énorme panneau à l'intention des touristes britanniques. En plus petit il est écrit que ses titres de propriétés sont incontestés et qu'on peut le contacter en Australie.

Dans une ruelle qui remonte du port vers la vallée une autre batisse s'appelle Brisbane Home .

D'autres sont en ruine et murées . Îles et exils indissociable couple, comme découverte et déchirement.

On imagine bien . Un homme part en Australie, s'y installe, le cousin le rejoint, la famille. Le village à l'horizon barré par d'autres îles aussi pauvre va se vider . Les indivision compliquent la transmissions des maisons qui tombent en ruine. Malédiction des pauvres.

Friques est très calme et le soir on est surpris de voir se remplir les terrasse des taverna. D'ou sortent tout ces gens. Qui font revivrent l'odyssé et se restaurent chez Pénélope ou Odysséus taverna .

 

Il y a deux bus par jour pour les bourgs de l'île. Friques est oubliée.

Au matin un pécheurs misérable tire lentement son filet depuis la cote en ramant dans une barque minuscule, sur le quai un vieux grec tresse des paniers et pour la première fois il fait frais à l'ombre au matin. La lumière a aussi un peu changé premier signe la fin de l'été .

 

 

Nous sommes le 18 aout,

nous partons pour Fiscardo sur l'île voisine de cephalonie

Arrivée tôt devant le port, nous preferons prolonger l'après midi dans un petit mouillage au sud

Une plage de galets blancs, des oliviers et des cyprès, et d'autres arbustes au feuilles durent et sombres composent ce maquis qui donnent un aspect assez hydillique à cette petite crique.

Dans la calanque voisine des yachts de luxe amarrés à un ponton vétuste et rouillé attendent le retour de fortune de leur propriétaire qui profite ici d'un abri à peu de frais.

Le soir mouillage et promenade à Fiscardo, très touristique et très animé. Un grand contraste avec la sommeillante frikes pourtant voisine.

Nos journées de rêve contraste avec les nouvelles de France, Anna travaille son examen d'entrée à l'école d'avocat, enchaîne les examens et les tests, son moral vacille. Quelle consolation à part l'écoute . Chérie tu nous manques pour nous baigner dans des eaux chaudes et translucides, dans des criques de rêve et faire avancer la barque.....

Le port de Fiskardo

 

19 Aout,

Le départ se précise, il faut confirmer les billets d'avion. Trouver un café internet, renouer avec la servitude des e mails et choisir une destination. Le temps est stable et nous naviguerons vers Assos petit village de la côte ouest au creux d'un promontoire magnifique . En route pause repas à la pointe Nord de Céphalonie dans une petite crique. Barbara regrette un mouillage si proche du rivage . Tu gaches la vue des baigneurs avec ton bateau. Nous avons fait halte pour un déjeuner sur l'éternelle et toujours renouvelée salade grecque.

L'après midi nous longeons une côte abrupte, de falaises rouges et blanches. Des grottes sombres percent ces falaises. Il y a très peu de construction sur les hauteurs, et quelques barques au pied des falaises sont les seul signe de vie. L'ensemble donne une impression de puissance un peu inquiétant.

Le village d'Assos domine une crique naturelle au pied d'un isthme. La péninsule qui s'avance est dominée par un forteresse vénitienne, engloutie par une forêts de pin parasol et de cyprès .

Les rives de la péninsule abruptes plongent dans une mer bleu marine. Le site est superbe.

Le village reconstruit après le tremblement de terre de 1953 porte encore les marques de la catastrophes, ruines lézardées dans lesquels figuiers et cyprès et clématites logent à l'aise.

Ce qui est restauré ou reconstruit l'a été fait avec soin et goût. Le village est vraiment très mignon et peu envahi par le tourisme.

Nous trouvons une petite place sur le quai municipal, L'annexe sert de passerelle incertaine car les roches le long du quai menacent le gouvernail nous empêchent d'accoster au plus près.

Dépité par la cuisine grecques nous dînons désormais à bord et concluons la soirée dans les petits bistrots. Barbara déguste son premier Ouzo, je préfère les oranges pressées.

 

Assos 20 aout

Je monte à l'aurore à la citadelle vénitienne. Deux kilomètres de marches sur une route magnifique pavée de schiste bleu comme on en produit dans le cap Corse. Qui peut avoir payé un telle route.

De grands pins parasols font de l'ombre au promeneur. A leur pied on devine quelques terrasses par leur mur de pierre. En montant je croise les désormais inévitables couples de coureur à pieds hommes et femmes sanglés dans des tenues de sportifs olympiques aux couleurs pétantes rose ou jaune fluo qui redescendent en courant de leurs effort et semant sur leur route ces désormais incontournables bouteilles en plastiques d'un demi litre. .

Inutile d'espérer humer dans le sillage des ces belles sportives quelques parfums délicats, ici tout n'est qu'effort, transpiration et halètement.

Au bout de la route après l'austère poterne qui fermait la citadelle nous ouvre un autre monde, un mode préservé cette voix de la performance sportive si à la mode.

Les sportifs ne s'aventurent pas ici, car cette fois la route est faite de ces pierres blanche locale mal dégrossies et irrégulières qui empêchent la course à pied .

Curieusement passé cette porte le calme étonne. Comme si les bruits du village avaient subitement disparu . Il y un peu moins de cinq cents ans il y avait ici une ville , une garnisons des établissements agricoles dont ils restent que quelques ruines . C'est un maquis magnifique traversé par cette route blanche. Au sommet du promontoire une petite tour permet de surveiller la mer et d'avoir une idée de l'ampleur des fortification. Pour les vénitiens Assos devait jouer un rôle militaire important .

Les ruines dans le soleil levant prennent des teintes mordorées . Je pense aux premiers voyageurs romantiques qui découvraient les antiquités latines et grecques. C'est émouvant d'évoquer, ou d' imaginer ces hommes et femmes qui ici s'occupèrent de questions militaires ou agricoles.

Ces tableaux classiques que j'essaye de reproduire par quelques photographie.

 

Retour au port, promenade dans un village encore endormie et départ. Nous comptons désormais les jours . Avant la mise à sec du bateau . Nous retournons sur Ithaque à Port Vathi . Une journée partagée entre voile et moteur .

L'arrivée en fin d'après midi dans un port un peu encombré donne lieu à de multiples manœuvres .

Mise à quai, changement de place, remise à quai, rechangement, mouillages forain en rade, trop près d'un japonais anxieux mouillage forain de nouveau à quelques mètres de l'avant de son bateau (vingt, vingt cinq …..) Nous admirons en nous moquant le soins avec lequel tout sur son bateau est empaqueté et déduisons qu'il doit être un professionnel du taux et de la bâche .

Il nous fait remarquer qu'il partira à 7h 55 et qu'il risque de nous réveiller.Je

je fais l'idiot et ne comprend pas cette allusion clair à la nécessité d'un nouveau déménagement. Au moins trente mètres nous séparent sur son avant et j'ai déjà pour la journée quatre ancres dans les bras .Fatigue et mauvaise foi ont raison du flair play nautique

Ouf . Le soir nous gagnons la terre en annexe pour l'ouzo de Barbara et mon orange pressée.

Je suis un peu lassé de défiler devant des tables de touriste dévorant des plats grecs qui semblent toujours plus apétissant que ceux que j'ai pu commander moi même . Ici Tout se passe chez Nikos, La taverne du moment où regnet une agitation frénétique. Des tentacules de poulpes doivent tenter le chaland en vitrines , des plats exposés aiguisent les apétits . Mais nous avons mangé à bord.

La ville reconstruite est bien moins soignées et charmante que les autres villages, mais plus drôle aussi . Nous prenons un café là où les grecs qui prennent le frais se rencontrent . De vieilles dames conversent en fumant leur cigarettes, devant des verres d'eau fraiche, les copains se rencontrent et l'on poussent les chaises pour leur faire de la place. Curieusement il y a très peu de touriste dans ce café, comme ci un règlement implicite séparait les deux mondes.

A notre retour le voisin nous guette, le vent a tourné et même si nous nous sommes un peu éloigné il reste inquiet. Lampe frontale allumée dans ma direction il jaillit de son cockpit et commence en anglais une explication que je ne saisis pas ; Plutôt que d'être responsable d'une insomnie je relève l'ancre et nous nous éloignons à nouveau .
A sept heures cinquante cinq il partira effectivement vers d'autres soucis

 

Mercredi 21 Aout.

 

Traversée vers l'île de Petalas, qu'un simple passage marécageux sépare de la terre . Nous y arrivons pour nous mettre à l'abri de la brise du soir . Il n'y a que quelques bateaux , trois ou quatre dans ce mouillage assez austère et totalement inhabité à l'exception d'une ou deux baraques de pêcheurs au fond de la baie . Ce sont ces maison qui sont pour moi la raison de ce mouillage

Voici trente ans la Lorelei mouillait ici lors d'une croisière vers Athènes. Laurent, Thérèse, papa, Michel Doucet et frédéric Toumaian contituait l'équipage . Ils rendirent visite aux pêcheurs et firent avec eux un dîner simple et mémorable si bien raconté dans les récits familiaux qu'il est tentant de leur rendre visite .

Leur nom et adresse sont inscrit dans le journal de bord . .

Voilà un beau projet. L'ambiance de ce mouillage un peu désolé gagne Barbara au crépuscule, cette solitude l'angoisse alors qu'elle me ravit . Discussion sur ce que l'on trouve beau, ce que l'on perçoit comme beau ou inquiétant .

La recherche de la solitude, ou de la compagnie des hommes, nous opposent . La dernière bouteille de spoumante de la dotation Piotr complété par un vin rouge puissant donne courage et argumentation.... (et pour ma part migraine )

 

Jeudi 22 aout

 

J'ai le corps dérangé comme on dirait pudiquement . Je mets en cause l'eau du bord. Malgrés les produits, il y a une odeur d'oeuf pourri quand on se douche . En écrivant ces lignes je me rend compte combien la vie devient plus élémentaire en bateau. Ce qui serait scandale ou dégout à terre devient ici un léger inconvénient. Très honnêtement je crois simplement que j'ai un peu trop bu .

Nous consacrons la matinée à la visite aux baraques de pêcheurs. Elles sont loin au fond de la baie et il faut ramer contre le vent . Le fond de l'annexe cèdent peu à peu et laisse rentrer de grande quantité d'eau. Nous terminons dans une baignoire.

Le marécage qui occupe le fond de la baie est en partie enclos et cela forme un étang d 'élevage.

Un pécheur vient à notre rencontre et nous propose un café. Nous voilà sur sa barque et bientôt dans la cuisine lieu de vie de sa baraque . Une grande table encombrée, de cigarette, quelques bouteilles des provisions les photos de son père au mur dans les années cinquante sur une barque. L'étang fait vivre sept familles. Dans une solitude absolu sur ce marécages les pécheurs se relaient tout les quinze jours. Il y a aussi trois chiens dont deux dangereux et sept chats. Michaélis fait simplement les honneurs de son domaine. Il nous fait visiter les chambres .dans la baraques suivante. Nous le distrayons un peu je pense. Je sors e mon sac les adresses des pêcheurs qui reçurent ma famille voici trente ans . Aucun nom n'évoque de souvenirs ou de connaissance . Isolé mais moderne Michaelis vérifie avec son téléphone portable. Pas de résultat. La disparitions des Marghetis aux prénoms si soigneusement notés restera un mystère . Il faut avouer que pour les explication ce n'est pas simple.

Nous communiquons difficilement par petit papier et note . C'est difficile et au bout d'un moment nous prenons congé. Mike , c'est comme cela qu'il se présente plonge dans ses provisions, nous offre melons, pastèque, et deux kilos de poissons de l'étang . Petites dorades, aublades, loups et Mulet. Il refuse absolument tout paiement.

Le retour est pénible , le vent a tourné et il faut absolument pagayer fort pour atteindre le bateau .

Cet effort m'a épuisé, il est tard, nous ne bougerons pas et restons une nuit de plus à Pétalas . Flemme de faire du près. Journée lecture pour babs et cuisine et récupération pour moi qui souffre toujours du ventre mais pas assez pour ne pas profiter des fritures de poissons . J'ai transformé cette cabine en fisch bude. Les mulets daurades et autres oblades jaillissent de la poêle et s'accompagne de riz ou de pâtes .

Le melon très sucré ne me réconcilie pas avec ce fruit.

 

Vendredi 23

En route pour le port d'hivernage, nous longeons l'île d'Oxia où l'on s'amarre à la bouée d'une des nombreuses fermes marine qui occupent chaque crique.

Oxia est déserte abrupte, à un mètre du bord, il y a déjà près de cinq mètres de fond, vingt à trois. Inabordable .

Discussion animée sur la pollution que génère les fermes marines . Barbara refuse de se baigner

craignant des bactéries agressives. Nous quittons cette crique et poussé par un vent favorable atteignons dans la fin d'après midi le port de Missolonghi au bout d'un chenal qui traverse un étang . Sur les bord du chenal de petites baraque de bric et de broc rappellent les constructions des îles Antillaises .

L'accueil à la Marina est très sympa et très professionnel.

Même si il manque la trace d'un Paiement .

La marina correspond aux descriptions des guides, un peu perdue et peu animée, elle sert de stockage aux bateaux.

Notre voisin un anglais y séjourne depuis trois ans, retraité de l'aéronautique il passait une partie de l'hiver en grèce . Jusqu'à la mort de sa femme voici trois ans . Elle est morte, c'est un problème non ?

Barbara n'est pas certaine d'avoir saisit qu'il s'agit d'un trait d'humour typiquement britannique.

Cet ingénieur de l'espace a travaillé sur des question comme : Où est le carburant dans un réservoir quand il y a plus de gravité . Je lui fait remarquer que ce ne sont pas là des questions de tous les jours, il répond en riant, pour moi si... Il a soixante treize ans.

 

Samedi 24 Aout .

Nous attaquons les travaux d'hivernage. Barbara a le moral d'un maquereau pris à la traîne .

Et pour se changer les idées elle ne lâche plus le pinceau. Les bois retrouvent la blondeur d'une lazure, et la salle de bain est repeinte en blanc. On range tout, on lave tout et cela sent vraiment la fin des vacances . Le port est un peu perdu et beaucoup d'équipages font comme nous la préparation de l'hivernage.

Le soir nous essayons la taverne sur la Marina . Service super sympa et cuisine très médiocre .

 

Dimanche 25

Poursuite des travaux d'entretien, lavage des sacs de couchages, nettoyage des coffres, recherches de fuites. Et de faux contact.

Visite de Messolonghi pour repérer la gare de Bus et le transfert vers Patras. Une petite ville endormie, mais nous sommes dimanche, avec un secteur piéton assez mignon, des bars et de petites tavernes où la jeunesse se rencontre.

Douche avant la dernière soirée et beau fou rire . Les douches ici fonctionnent avec des cartes que l'on crédite.. Evidemment après la douche de Barbara, je prends le relais et tout s'arrête lorsque je me suis bien savonné la tête et le reste . Je file me finir sur le ponton avec le dernier tuyau qui reste en libre service . On est pas là pour rigoler , et bien si justement .

Dernière tentative de restauration grecque à la taverne « Le Port » . Ne prenons plus de risque vive la Pizza . Mais voilà la Pizza c'est aussi une affaire d'italien Nous n'arriverons pas à les finir.

 

Lundi 26 aout .

Tout s'enchaîne dès huit heures nous portons le bateau sous la grue. Huit heure trente le taxi pour la stationde Bus.

9 heures vingt le Bus pour Patras . Traversée d'une campagne d'olivier un peu désséchée .

11h 20 Patras, un taxi pour l'aéroport. Un affaire 15 euros, en fait déception à l'arrivée, c'est cinquante cinq . Fifty or five teen …..

Midi Aéroport. Perdu au milieu de nulle part . Tout y est fermé, pas de panneau indicateur de vol , mais des italiens qui attendent pour la même chose que nous. No stress. En route pour Bergame en italie

 

L'escale de Bergamo permet de découvrir une très jolie ville . La vieille ville sur les hauteurs rappelle un peu Sienne. Avec des églises baroques ou bizantines, des restaurants qui nous tentent, des bars à vins . Nous nous promettons de revenir en amoureux. Le temps presse, impossible de gouter à la Pizza al Taglio nous voilà dans le bus puis triste au bar de l'aéroport et enfin des heures plus tard dans le hall de charleroi. Il est près d'une heure quand la voiture refuse de démarrer au fond du parking de Lille. Le gardien nous dépanne, les emmerdes n'ont pas tardé à reprendre le dessus.

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